mercredi 9 octobre 2013

1872: le drame de la rue Basse

Billet publié sur Oh mes aïeux 8 avril 2013    

  Flore Coupé naît en 1821 à Ecoust-Saint-Mein (62). Agée d'une dizaine d'année, elle apprend le métier de fileuse comme la plupart des filles de son âge dans le village. Elle rencontre un garçon de la commune, de 5 ans son aîné, Jean-Baptiste Courcol (frère de mon AAAGP) et ils se marient en 1840. Il est journalier, elle est fileuse.
    Malheureusement, Jean-Baptiste n'est pas très courageux et sombre vite dans la mendicité alors que sa femme file des heures durant. Flore a donné naissance à 5 enfants dont une fille qui est décédée à 3 mois. Elle arrive péniblement à trouver l'argent nécessaire pour subvenir aux besoins de ses quatre enfants. Elle prend même en 1856 une petite fille en nourrice pour compléter son maigre revenu.
   Ivrogne, paresseux et débauché, Jean-Baptiste est redouté par les habitants d'Ecoust qui lui donnent l’aumône plus par terreur que par bonté. Il arrive aussi à prendre les maigres revenus de sa femme par la violence. Il quitte régulièrement le domicile conjugal pour aller exercer ses vols et violences aux environs du village.
    C'est le 26 avril 1872 que le drame survient.  Les trois aînés des enfants ont quitté le domicile familial, rue basse (actuellement rue Marceau Dupuis) et ne reste avec ses parents que le petit dernier, Camille, 12 ans. Ayant encore pris le peu d'argent qu'avait Flore, cette dernière lui dit que c'est la dernière fois et qu'il doit trouver du travail. Jean-Baptiste l'avertit alors qu'elle travaille dans les champs: "Va, tu peux bien arracher des pommes de terre, mais tu ne les mangeras pas demain!" Le soir même, Flore se couche avec son fils Camille. Vers 3 heures du matin, l'ignoble mari surgit avec une hachette de couvreur, réveille sa femme et lui annonce qu'elle va mourir. S'ensuit alors un crime d'une rare violence, il lui assène trois coups de hachette sur le crâne!! La pauvre Flore ne survit pas à ces coups. Camille, quant à lui, reste blotti dans le lit sans bouger et fait semblant de dormir. Ce n'est qu'une fois son père parti de la maison qu'il découvre sa pauvre mère baignant dans son sang. Il court aussitôt alerter le maire du village. Les gendarmes de Croisilles arrêteront l'assassin à 15 km d'Ecoust, à Inchy.

    Jean-Baptiste Courcol est jugé et écroué à Saint-Omer. Il est condamné à la peine de mort le 17 juin 1872. Le 3 août de la même année, il est guillotiné à Arras sur la Place du Gouverneur où l'assistance était peu nombreuse. En effet, les exécutions capitales habituellement se font sur la Grand'Place et nombre de curieux se sont trompés d'endroit!

AD62 - Cour d'Assises de Saint-Omer - 17.06.1872 - 2U56


Arras, Grand Place - 1869 - Exécution de Charles Carpentier
Bois de Justice

   Merci à Pascal de m'avoir mis sur la piste de cette affaire en ayant découvert l'exécution de Jean-Baptiste Courcol sur l'excellent site "De l'art de bien couper - Le site de la guillotine". De là j'ai mené mon enquête, trouvé plusieurs articles de journaux (Le Figaro, l'Ordre, Le Petit Journal, Le Temps, Journal de Lyon) sur Gallica et j'ai même retrouvé des articles de journaux américains (New York Times et Daily Alta) traitant de l'affaire Courcol. En visite chez ma grand-mère habitant Arras à l'époque, je suis allée aux AD et j'ai pu photographier son procès, les registres d'écrou où il figure.


   Comment vivre après une telle tragédie? 
  J'ai pu retrouver Camille grâce à son registre matricule qui indique ses différents lieux de résidence. Je sais qu'il a vécu à Barlin (62) en 1885, puis à Montreuil sous Bois (93) de 1886 à 1888 et enfin à Alfortville (94). Il s'est marié à Coralie et ils ont eu au moins une fille prénommée Louise (source: recensement Alfortville 1901). J'ai été soulagée d'apprendre que Camille s'en était sorti et qu'il avait fondé une famille.
    Pour ce qui est de ses 3 frère et soeurs ainés, deux étaient déjà mariés avant cette triste histoire. Je n'ai pas encore retrouvé Marie Josephe. Un article dit qu'au moment du crime, ils étaient loin du village natal. 

   Je n'ai jamais fait de recherches à partir des cadastres mais, d'après vous, pourrais-je trouver la maison où habitaient Flore et Camille à Ecoust-Saint-Mein?

    Composition familiale:
Création Ancestrologie*

    Voici un des nombreux articles que j'ai pu retrouver relatant cet assassinat:

Le Temps-05.08.1872





2 commentaires:

  1. Bonjour il reste très peu de maison ancienne dans la rue marceau dupuis . Il y a une maison avec des volets toujours fermés . C,est peut être celle là ,il y a aussi 2 corps de ferme. Si je peux vous aider ce sera avec plaisir.

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  2. Bonjour,
    Ma grand tante habitait cette rue, Olga Lequette née Père. En remontant la rue vers Croisilles, il s'agissait d'une maison sur la droite avec une verrière jaune. Jean Baptiste Courcol était le frère de son arrière grand-père. Peut-être habitaient-ils dans la même maison?
    Je pense que la seule façon de savoir serait peut-être de regarder dans le cadastre ancien.

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